PARTIE 2 Quelles sont les découvertes astronomiques majeures de la Renaissance ?
1- Retour à l’Antiquité
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Le courant humaniste, apparu à la Renaissance apporte un nouveau regard sur les écrits de l’Antiquité. Notamment en astronomie, où l’on s’intéresse davantage aux observations du ciel des philosophes et astronomes grecs qui tentent d’expliquer les nombreux phénomènes célestes. Ces recherches sont bénéfiques pour les physiciens de la Renaissance et contribuent à leur propre interprétation d’un modèle astronomique.
Les astronomes grecs sont parvenus à leurs résultats en se basant sur plusieurs constats :
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En tant que terrien, la Terre ne semble ni bouger ni tourner.
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En revanche, le Soleil ainsi que la Lune effectuent des mouvements réguliers autour de la Terre.
De ce fait, les premiers astronomes pensent donc que le Soleil et la Lune tournent autour de la Terre. Cependant, ce système dit géocentrique n’explique pas tout et certaines incohérences subsistent. Par la suite, les astronomes grecs s’intéressent aux mouvements des astres derrière le Soleil et la Lune. La plupart d’entre eux sont plus ou moins immobiles les uns par rapport aux autres et constituent un fond d’étoiles, nommé le « firmament ». Sur ce fond, on peut remarquer quelques astres qui se déplacent de manière irrégulière par rapport aux autres. Ils se déplacent dans un sens puis dans l’autre à l’infini, comme s’ils dérivaient dans l’espace, d’où leur nom les « étoiles errantes », les planètes. Ce phénomène de va-et-vient sera intitulé plus tard, la « rétrogradation ».
Ci-contre, scéma du mouvement rétrograde de Mars dans un système géocentrique (source)
De plus, ces astres semblent changer de luminosité tout au long de leur mouvement, fait inexpliqué à l’Antiquité. On dénombre alors 8 planètes, nommées selon les dieux grecs, puis romains : le Soleil, la Lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, auxquelles on ajoute les « étoiles fixes », le firmament.
De ces résultats se dégagent deux modèles, certes incorrects, mais qui ont dominé la pensée scientifique pendant presque deux millénaires :
Modèle d’Aristote : la Terre est immobile au centre du monde et entourée d’une succession de sphères cristallines. Chaque planète est associée à une sphère. Cependant, ce système n’explique pas les irrégularités des mouvements des planètes. Alors, en ajoutant une combinaison de 55 sphères, Aristote arrive relativement bien à reproduire les mouvements des astres. Mais, les distances entre les planètes et la Terre étant fixes, il n’explique pas leur changement de luminosité.
"Les Grecs par exemple, avaient une cosmogonie géocentrique. La terre, au centre de l'univers et autour, les planètes du système solaire, chacune fixée sur une série de sphères en cristal concentrique. Et, sur la dernière sphère, la plus grande, la voûte céleste. Toutes les étoiles épinglées là-dessus comme un joli papier peint. Par soucis de perfection... Parce que les grecs aiment bien la perfection j'imagine, ces sphères sont éloignées les unes des autres des mêmes distances que celles qui séparent les notes de musique. Ce qui ne veut absolument rien dire. Rien." extrait de l'Exoconférence d'Alexandre Astier
Modèle de Ptolémée : Chaque planète se déplace sur un petit cercle appelé épicycle dont le centre se déplace lui-même en suivant un grand cercle centré sur la Terre, appelé déférent. En ajustant la taille et la position des cercles, Ptolémée obtient un système capable de reproduire avec précision les mouvements des astres. De plus, il est en mesure d’expliquer les variations de luminosité des planètes, puisque leur distance avec la Terre varie.
Système de Ptolémée, (source)
Si vous désirez plus d'informations ou de clarté, nous vous invitons à aller regarder la vidéo de la chaîne Youtube "e-penser" :
Ce double succès explique pourquoi le système de Ptolémée, améliorant celui d’Aristote, fut accepté jusqu’à la Renaissance. Le géocentrisme a donc régné en maître durant presque deux millénaires, puisqu’il rejoint ce que dit la Bible en plaçant l’œuvre de Dieu au centre du monde. Cependant, des théories héliocentriques (du grec hélios : le Soleil) ont quand même vu le jour durant l’Antiquité.
Au IIIème siècle avant JC, Aristarque de Samos applique des raisonnements géométriques aux corps célestes, notamment aux éclipses de Lune. Il est alors en mesure de déterminer les distances relatives de la Lune et du Soleil. De cela, il en déduit la taille indéfiniment plus grande du Soleil à celle de la Terre. Or, il lui semble étrange qu’un objet énorme puisse tourner autour d’un corps plus petit. Il rejette donc les deux systèmes géocentriques et en propose un nouveau, héliocentrique, dans lequel le Soleil est le centre du monde. Mais cette description n’est pas retenue à cause de la Lune qui ne tourne non pas autour du Soleil mais bien autour de la Terre, contredisant alors sa théorie.
(source)
Aristote (-384 - -322) était un philosophe grec de l'Antiquité. Avec Platon, dont il a été le disciple à l'Académie, il est un des penseurs les plus influents que le monde ait connu. Il est aussi l'un des rares à avoir abordé presque tous les domaines de connaissance de son temps : biologie, physique, métaphysique, logique, poétique, politique, rhétorique et économie. On lui doit alors l'ouvrage l'Ethique.
(source)
Claude Ptolémée, (vers 90 - 168) était un astronome et astrologue grec. Il fut également l'un des précurseurs de la géographie. Ptolémée est l’auteur de deux traités scientifiques qui ont exercé une très grande influence sur les sciences occidentales et orientales. L’un est le traité d’astronomie, aujourd’hui connu sous le nom d’Almageste. L'autre est la Géographie, qui est une synthèse des connaissances géographiques du monde gréco-romain. Avec l'oeuvre d'Aristote c’est essentiellement à travers elle, que l'Occident redécouvrira la science grecque au Moyen-Age.
Aristarque de Samos (vers -310 - vers -230) était un astronome et mathématicien grec. On sait très peu de choses sur sa vie. Cependant, il nous est parvenu son ouvrage Sur les dimensions et des distances du Soleil et de la Lune, le plus ancien connu sur le sujet.
L'Exoconférence, Alexandre Astier
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